logo

Le corps en mouvement

Que ton mouvement soit ton médicament !
Le mouvement
Ce qui me meut : Le soleil, la chaleur. Le vent. La mer. La joie. La musique. L'amour. Lui. L'enfance.
Ce qui se meut : Mon humeur. Mon plaisir. Mon esprit. Ma joie.

Et mon corps ?
Mon Corps est un enfant entêté.
Mon corps : Celui qui m'appartient, celui auquel j'appartiens.
D'abord le corps de l'enfant, Celui des plis aux cuisses et du rose aux joues.
Le corps comme véhicule de l'exploration au monde.
Le corps aventurier, nu et qui n'a pas conscience de ce qu'il est ; de ce qu'il porte.
Corps Primaire entre l'enfant et l'après. Corps en devenir.
Terre en jachère qui n’est pas encore et n’est déjà plus.

Le corps machine
Celui que l'on entretien, qu’on huile. Parfaite mécanique du corps.
Le corps qu'on entraîne pour l'exploit, qui nous fait mal, nous fatigue.
Celui que l'on n'écoute pas,qu’on emmène au-delà de ce qu'il peut, de ce qu'il veut.
Le corps harassé, tiraillé, malmené, épuisé.
Le corps que l'on voudrait pouvoir changer.

Le mauvais corps
Puis arrive le mauvais corps : celui du changement, du passage d'un monde à un autre. Oscillation hormonale.
Le corps du désir.
Désirant, désiré, désireux ?
Le corps qui fait de nous une femme.
Plutôt le souvenir de quelque chose de compliqué à comprendre.
Ce nouveau corps qui nous éloigne de l'enfance pour basculer dans celui des adultes.
Qu'est-ce qu’être une femme ? Être réglée ? Avoir des seins ?
Faire fantasmer ?
Plaire ? Chercher à plaire ? Aimer plaire ?

C'est un corps éhonté dont, chez moi, on ne parle pas.
On le cache, on ne l'assume pas.

Je pensais que ce serait facile, que j’y arriverais.
Que je le materais sans difficulté ce sujet : Ecrire sur « Mon corps ».
Et en fait, non, je n’y arrive pas, je tourne en rond, j’ose ou j’ose pas ?
A quoi ça me renvoie… ?
Ca réouvre en moi des portes fermées qui auraient dû le rester.
Ca me ramène à cet équilibre fragile entre deux éducations : d’un côté celle du corps dissimulé et de l’autre celle du corps célébré, méditerranéen, exposé.
Qu’est ce mon corps ? Qu’en ai-je fait ? Quand nous sommes nous retrouvés ?
Quand m’a-t-il échappé ?
Interrogée au cours d’un atelier d’écriture sur ce qui nous avait motivé pour nous engager dans une démarche de « réappropriation de notre corps» », j’avais séché surla question. Page blanche totale.
Impossible d’écrire quoique ce soit parce qu’en fait ce terme de réappropriation de son corps ne me parlait pas.
En fait, mon corps ne pouvait être réapproprié puisqu’il n’avait même jamais été « approprié ».
Mais ça, je ne le savais pas encore à ce moment-là.